Ce discours prononcé sur la tombe de
Carpeaux revenait de droit à
Jean-Baptiste Foucart (1823-1898) : "C'est que tous ont compris, comme vous le comprenez vous-mêmes, que plus de trente années de la liaison la plus intime avec
Carpeaux m'autorisaient ou plutôt m'obligeaient" à ce témoignage public d'amitié, dans lequel l'auteur rend un vibrant hommage à
Victor Liet, Abel de Pujol et
Rude.
Les deux hommes s'étaient rencontrés dès l'enfance "aux cours gratuits des écoles chrétiennes de
Valenciennes, puis c'est
Liet qui les réunit après l'installation de la famille Carpeaux à Paris en 1838. Comme
Chérier, fils d'un cordonnier, et
Carpeaux, fils d'un maçon et d'une dentellière, ses origines sont modestes ; comme
Chérier, il tente sa chance à Paris et revient à
Valenciennes." (Catherine Guillot,
Bruno Chérier (1817-1880), p. 22) Après avoir fait son droit à Paris,
Foucart s'inscrit au barreau de
Valenciennes en 1845. Devenu un avocat de renom, dramaturge à ses heures,
Foucart fera de sa demeure un cénacle littéraire et artistique localement réputé. A plusieurs reprises, il manifestera son soutien à
Jean-Baptiste Carpeaux à des moments décisifs de sa carrière : obtention d'une pension en 1845, commande du décor de son salon, en 1848, défense de son projet pour le fronton de l'Hôtel de ville de
Valenciennes face aux réticences municipales...
Carpeaux réalisera différents portraits de
Foucart qui témoignent de son attachement envers son ami et mécène. "En 1872, celui-ci est nommé administrateur des Académies de
Valenciennes. Il figure comme donateur du musée de
Valenciennes et lorsque le conseil municipal crée en 1881 une commission chargée de constituer un musée
Carpeaux, en sont membres
Jean-Baptiste et son fils
Paul Foucart." (
ibid. p. 23)