Epuisé depuis de longues années et très recherché aujourd'hui, cet ouvrage poursuivait le travail théorique et formaliste entrepris par la revue "Macula", progressivement devenue une maison d'édition.
"On a longtemps pris
Mondrian pour un peintre froid, travaillant au double décimètre dans un intérieur aseptisé. Double erreur que les études réunies dans ce livre s'attachent à dissiper.
"Bien que géométriques, ses toiles ne sont en rien l'application d'un système de proportions mathématiques pensé
a priori. Tout l'oeuvre dessiné de
Mondrian, dans sa gestualité frémissante, montre la part de l'intuition, de la sensualité, de l'affect dans la genèse de ses tableaux. D'où l'importance accordée ici aux toiles inachevées : un
Mondrian peu connu s'y révèle ; non plus l'auteur d'icônes immaculées mais l'inventeur d'un nouveau constituant plastique et théorique, celui de l'épaisseur.
"Aussi méticuleusement ordonné soit-il, son atelier n'a rien de l'officine fonctionnelle d'un ingénieur. Si chaque chose y est à sa place (y compris, il ne faut pas l'oublier, le bruit de la ville et la musique du jazz), c'est parce que "l'ambiance" réalisée dans ce lieu (selon l'expression de
Mondrian) est à la fois la condition indispensable à son travail de peintre et un champ d'expérimentation. Les murs de l'atelier, en perpétuelle transformation, sont aussi bien des brouillons pour ses tableaux que la préfiguration utopique de cette dissolution de la peinture dans l'environnement à laquelle rêvait
Mondrian." (l'éditeur)