"Venu du surréalisme et plus précisément du mouvement surréaliste belge, si vivant et original, où très jeune, la peinture d'un
Magritte, la poésie d'un
Achille Chavée l'ont profondément marqué,
Pol Bury a gardé de ses premières expériences le sens de l'humour, le goût de l'étrangeté et du fantastique qui donnent un climat singulier à son oeuvre de sculpteur. Il s'appuiera sur la poésie pour aborder les problèmes plastiques qui se posent à sa génération : l'abandon de l'image, l'étude des formes abstraites, l'exploration de l'espace et du temps, enfin et surtout, la mise en oeuvre du mouvement.
De la convergence de ces deux courants, naîtra la plus insolite, la plus fortement suggestive de l'art cinétique contemporain, une oeuvre tout entière dominée par la découverte capitale de la lenteur dans le mouvement. Lenteur démoniaque, mouvement discontinu, sans commencement ni fin qui exercent leurs imperceptibles ravages et leur fascination dans des structures d'une impeccable rigueur." (Quatrième de couverture)
Dès les premières lignes de son essai, l'historienne d'art américaine
Dore Ashton relie la singularité de l'oeuvre de
Pol Bury (1922-2005) à : "[...] une expérience profonde et persistante du temps. Une telle expérience ne se laisse appréhender que dans la lenteur avec laquelle elle pénètre ou abandonne l'imagination du spectateur.
Henri Michaux ne put, en dernière ressource, exprimer le grand bouleversement intérieur qu'il ressentait sous la drogue qu'en créant le substantif
extrêmement. Pour
Bury, il faudrait créer celui de
lentement."