Carpeaux - Note bibliographique - Table des planches - Planches.
Conservateur des musées nationaux (au château de Compiègne), Edouard Sarradin a publié cette monographie de Carpeaux en 1927, année du centenaire de la mort de l'artiste. A l'instar du livre de Georges Lecomte, paru un an plus tard aux Editions Plon, Sarradin manifeste sa forte désapprobation devant la confiscation mémorielle dont fut victime Amélie de Monfort, épouse du sculpteur : "Il faudrait dire à présent, souligne-t-il, la lutte si pleine de dignité et d'énergie que soutint la jeune épouse, durant toute cette période, pour sauvegarder et son honneur et l'avenir de ses enfants." Sous la plume pourtant sobre de l'auteur, la protection bienfaitrice du "prince charmant"- le prince Stirbey- et de sa future épouse -Mme Gustave Fould- s'apparente à une véritable entrepris méphistophélique de prédation artistique : "Mme Fould a pris, à la lettre, possession de l'esprit de Jean-Baptiste." Et l'auteur de poursuivre : "Le prince Stirbey, conduit par Mme Fould, s'est si bien, avec l'aide de maître Chéramy, attaché à Carpeaux que l'artiste, sur l'insistance de ce généreux "protecteur" lui a donné pouvoir de procéder à la fermeture immédiate de son atelier, de faire vendre les oeuvres actuellement terminées, de réaliser tous les immeubles dont M. Carpeaux peut être propriétaire, ainsi que la propriété de ses oeuvres et de ses modèles artistiques." Inauguré par Victor Margueritte en 1913, le revirement des historiens devant les "coupables inexactitudes" de la fin de Carpeaux semblait acquis en 1927.