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Epitre a M Lemot statuaire anonyme Florimond Levol

Epître à M. Lemot, statuaire
anonyme [Florimond Levol]


Imprimerie de C.L.F. Panckoucke, Paris, 1825.


In-8, broché sous couverture illustrée d'un encadrements de motifs ornementaux, 15 pp.
Rare.
Bon état. Rousseurs éparses.


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A M. Lemot - Epitre à M. Lemot, statuaire.


L'Epître à M. Lemot a été publiée deux ans avant la mort du sculpteur. François Frédéric Lemot (1772-1827), élève de Dejoux, obtint le Premier Prix de Rome en 1790, mais il interrompit son séjour romain pour rejoindre l'armée du Rhin.


L'oeuvre de Lemot, emblématique d'un néoclassicisme rigoureux- reste attachée à ses diverses commandes officielles, réalisées sous la Révolution -la Liberté érigée place de la Concorde en remplacement de la statue équestre de Louis XV par Bouchardon-, l'Empire -quadrige en plomb qui surmonte l'arc de triomphe du Carrousel, fronton de la Colonnade du Louvre avec le buste de Napoléon remplacé par celui de Louis XIV après le retour des Bourbons- et la Restauration - statues équestres de Henri IV au Pont-Neuf et de Louis XIV, place Bellecour à Lyon, ville natale du sculpteur.

Publiée en 1825 par Panckoucke, L'Epître à M. Lemot s'adresse au dernier Lemot, autrement dit à l'artiste qui mit son art au service de la monarchie en recréant les statues royales renversées à la Révolution. Une note décrit avec ferveur les transports de la population parisienne lors de la translation de la statue d'Henri IV à travers Paris : "Jamais un roi vivant n'a été salué par plus d'acclamations." Lemot ne semble pas moins admirable à l'auteur :  "Avant lui, une statue en bronze était, pour ainsi dire, un monument qu'une génération préparait pour la suivante. Les travaux de la sculpture et de la fonte étaient toujours confiés à deux personnes. M. Lemot fut le premier qui réunit au talent d'un sculpteur les connaissances variées de théorie et de pratique qu'exige l'art du fondeur. Il mit dans les travaux de ses modèles et du bronze une telle rapidité que la statue de Henri IV fut terminée en quatre années, et celle de Louis XIV en moins de trois ans et demi. A la suite de ce travail, il reçut la décoration d'officier de la Légion-d'Honneur." (Ed. Richer, Voyage à Clisson, 1859)
Si le nom de l'auteur de l'Epître n'apparaît pas dans cet opuscule, l'éditeur annonce néanmoins en quatrième de couverture la parution prochaine de la seconde édition de ses Ages poétiques et Triomphes du génie dans la Grèce. Il s'agit d'un certain Florimond Levol, auteur et poète méconnu du XIXe siècle, qui publia ultérieurement d'autres épîtres : L'Académie, Epître à M. Boullée, en 1835 et Epître à M. Jules Janin.
La conclusion de la longue note relative à la statue d'Henri IV, dont le char fut tiré par "le peuple, impatient d'amour, brûlant de revoir les traits encore voilés de Henri [...]",constitue une sorte d'autoportrait en creux de l'auteur. Véritable éloge de l'efficace de l'art de Lemot, qui légitime en retour cette oeuvre poétique, ce récit tient de la "conversion" esthétique autant que politique : "L'auteur de cette épître, jeune Romain de collège, alors enthousiaste de la liberté antique, ne pût résister au mouvement général ; et, royaliste improvisé par Henri IV, il se joignit à plus de dix mille Français, qui, avec la rapidité de l'éclair, transportèrent jusqu'au terre-plein du Pont-Neuf la statue, qui reçut le jour même jour les hommages de tout ce que Paris contenait d'habitans."
"Lemot, c'est par ton art que ce bronze respire;
"C'est par toi que sur nous il reprend son empire;
"Que de chants et de voeux! que de transports d'amour
"Ont aux murs de Lutèce accueilli son retour!"

 

 



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