Cette exposition, qui s'est tenue au musée Rodin, présentait pour la première fois l'oeuvre du sculpteur belge Oscar Jespers (1887-1970) à Paris. Fils du sculpteur Emile Jespers, Oscar fréquenta l'Institut supérieur des Beaux-Arts à Anvers, sous la direction de Thomas Vinçotte. En 1924, il fait la connaissance du poète Paul van Ostaijen, qui deviendra le premier promoteur de son oeuvre. En 1927, Henry van de Velde fait venir Jespers à l'Ecole nationale supérieure d'architecture et des arts visuels de la Cambre afin de prendre la direction de l'atelier de sculpture. Si l'expressionnisme belge -qu'André Lhote a qualifié "d'art en sabots"- fut avant tout un phénomène pictural, quelques artistes, dont Oscar Jespers, parvinrent à créer dans les années trente un expressionnisme sculptural à part entière. Après ce qu'on a qualifié à tort ou à raison de période "cubiste" (1921-1930), "l'expression prend le pas sur la forme et ce dans le sens le plus orthodoxe de l'expressionnisme, rappelle Emile Langui. Ce furent pour Jespers des années extrêment fertiles. Plus que jamais, il se sent libéré du passé, même immédiat, et se lance dans l'inconnu avec une certitude et une audace juvéniles. La plupart des chefs-d'oeuvre de l'artiste appartiennent à cette période."
Construite par l'architecte Victor Bourgeois (1897-1962) sa maison-atelier de Woluwe-Saint-Lambert constitua, en 1928, un manifeste d'architecture moderne dans l'esprit de De Stijl  et d'Henry van de Velde.
Professeur à la Cambre et à l'académie Jan van Eyck de Maastricht, Oscar Jespers compta notamment parmi ses élèves Roel d'Haese et Reinhoud.