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Paul Delvaux ou Les Reves eveilles Gaffe Rene

Paul Delvaux ou Les Rêves éveillés
Gaffé, René


Editions La Boétie, Bruxelles, 1945.


In-8, broché, couverture remplieée, 38-28 pp.
Edition originale, exemplaire numéro 241. Avec un portrait du peintre en frontispice et 28 reproductions de tableaux en noir et blanc en hors-texte.
Bon état, légère usure des coiffes.


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Durant l'hiver 1944-1945, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles organisa une rétrospective Paul Delvaux. Paul Fierens, directeur du Palais, célébra avec quelque démesure l'exposition comme "le plus grand événement depuis la fin de l'impressionnisme. [...] La personnalité du peintre, concluait-il, s'affirme avec une intransigeance et une autorité tranquille devant laquelle nous nous inclinons respectueusement."  Le retentissement de l'exposition, qui montrait des oeuvres d'avant-guerre et révélait pour la première fois des peintures réalisées pendant les années de conflit comme La ville inquiète, Le congrès ou Le Musée Spitzner, fut en effet considérable. Aux yeux de Fierens, les peintures des années de guerre étaient "à la hauteur des circonstances dont l'énormité nous écrase." Dans le même temps, Delvaux fut l'objet de critiques de plus en plus acerbes de la part de certains surréalistes du cercle de Magritte. Mariën s'en est ainsi pris violemment à lui, l'accusant d'exploiter les découvertes surréalistes précédentes. Le refus de Delvaux de toute forme d'engagement politique et son attachement au métier ne pouvaient qu'accentuer cet éloignement.


L'ouvrage de René Gaffé (1887-1968), qui fut le collectionneur que l'on sait, s'inscrit donc dans ce contexte ambivalent et semble déjouer les rivalités internes au surréalisme bruxellois. L'auteur évoque sans s'appesantir ces antagonismes artistiques : "Tout naturellement des peintres attaquent Delvaux au moment que le public dérouté, qui le boudait il n'y a pas encore six ans, tend à le comprendre et se prépare à l'adopter. C'est que ceux-ci ont accoutumé de juger le métier sans se préoccuper suffisamment de tout ce qui tourne autour [...]" Delvaux est-il d'ailleurs à ranger au nombre des artistes surréalistes, s'interroge Gaffé : "Sa position au regard du surréalisme est assez singulière. Certains esprits, propres à confondre l'effet avec la cause, le classent d'emblée dans ce mouvement, alors qu'il en va, en réalité, tout autrement. A juste titre, Delvaux se défend d'être surréaliste et l'on peut le louer de cette orthodoxie. Car son oeuvre tout entière est là pour témoigner de sa désinvolture spirituelle vis-à-vis des directives doctrinales du mouvement déclenché par André Breton pour la libération de la pensée artistique."
Le critique Paul Haesaerts a vanté l'écriture de Gaffé qui définit "par phrases et évocations indirectes, la poésie propre aux peintures de Paul Delvaux, situées dans une zone d'étrange silence, à mi-chemin entre les domaines néo-classique et surréaliste."

 



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