"Peu après la Première Guerre mondiale Arp, vivant alors à Zurich, formula une demande de naturalisation suisse, écrit Michel Seuphor. Sur le point d'être admis, un membre de la Commission qui connaissait son œuvre objecta qu'Arp était manifestement un anormal, qu'à bref délai il faudrait l'enfermer et qu'il serait pour le restant de ses jours à la charge du contribuable. Sa demande fut rejetée.

"Arp n'a pas été enfermé. Son œuvre a pu s'étendre et prospérer en toute indépendance. Le cabanon auquel on le vouait s'étend maintenant au monde entier et nous sommes tous dedans. Et depuis quand le monde n'a-t-il pas été une maison de fous. Mais il y a quelques sages dans cette maison. Et, justement, l'œuvre d'Arp est une leçon de sagesse. Une leçon de pondération et de sagesse dans un jardin éclaboussé de soleil."