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Des gloires deboulonnees Gustave Coquiot

Des gloires déboulonnées
Gustave Coquiot


André Delpeuch, éditeur, Paris, 1924.


In-12, br., 206 pp.
Edition originale courante.

Bon état d'occasion. Usure en coiffe de pied.



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Avant-propos - Bonnat - Carolus Duran - Carrière - Degas - Gustave Moreau - Henner - Meissonnier - Raffaëllli - Rops - Félix Ziem.


La préface écrite par le critique Arsène Alexandre pour le catalogue de l'exposition Carolus Duran à la galerie Bernheim en 1903 marque une des dernières manifestations d'enthousiasme pour cet artiste de la part de la critique. "Il est peu de noms aussi illustres à l'heure actuelle dans l'école française et parmi les diverses écoles du monde que celui de Carolus Duran."


Une vingtaine d'années plus tard, la critique oublie peu à peu Carolus, Bonnat et Meissonnier et  érige ces artistes bientôt qualifiés de "pompier" en antithèse irréductible des "maudits". Lorsque Gustave Coquiot, le biographe de Van Gogh, Seurat et Renoir, publie cet ouvrage en 1924, la cause semble désormais entendue ainsi qu'en témoigne sa préface : "Voici dix noms de peintres qui connurent les joies du Paradis terrestre. Dix idoles ou dix noms représentatifs de la fragile gloire qu'accordent de médiocres juges, à la sollicitation des marchands. J'ai choisi ces dix noms sans haine. [...] Aujourd'hui, [...] les dix idoles, statues déboulonnées, chancellent et menacent de choir au souffle du plus léger vent de justice."  Servi par un style plein de verve, son essai inaugure une tradition de dénigrement ironique des artistes académiques consacrés par le système des Beaux-Arts sous la Troisième République, tendance  qui culminera avec l'ouvrage de Frantz Jourdain : L'art officiel de Jules Grévy à Albert Lebrun (1949). Après avoir décrit avec humour le "panache" du cavalier Carolus au bois de Boulogne : "voila Velazquez qui se divertit!", Coquiot poursuit avec férocité : "Il avait beau , chaque fois, avant de prendre le pinceau, se fouetter d'un : "Réveille-toi, Velazquez!", on n'avait jamais Velazquez se lever en lui ; mais qu'importait cela, puisque, lui, Carolus, il croyait être la doublure du peintre de Philippe IV." (p. 40) Avant de conclure : "Une salle du musée de Lille est consacrée à certaines toiles du "maître-étoffiste", né Lillois. C'est, en quelque sorte, une statue à sa mémoire. Mais, pour cette statue-là, également, les boulons tiennent mal ; au moindre souffle d'assainissement, la statue s'écroulera." En 2003, le musée de Lille consacrait une vaste rétrospective à Carolus Duran...

 

 



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