"Dès l'adolescence, Bernard Berenson avait décidé de faire de sa vie une oeuvre d'art et, personnage avant tout romanesque -si ce n'est de fiction-, il consacra l'essentiel de l'activité de son esprit agile et émotif à dessiner cette figure d'esthète qui devait lui permettre de franchir très précocement les strictes limites de la reconnaissance professionnelle, pour accéder à la célébrité et à cette fortune dont sa villa I Tatti, sur les hauteurs de Florence, fut le symbole le plus sophistiqué" écrit Gérard-Julien Salvy.
"(...) Mais avant tout, l'action de Berenson aura été d'ordre autobiographique, et ce n'est pas forcer les signes que de traquer le sens de sa vie dans son activité d'identificateur des origines et de détecteur des traces qui forment l'essentiel de sa contribution à la connaissance de l'art italien.
"Bernard Berenson endura ce martyre de soi-même qui est le destin de l'esthète. Fasciné par l'ascétisme, il vécut dans le tourbillon de la mondanité avant de s'approcher d'une mort dont le pressentiment hantait ses nuits nuits de vieillard delié du monde pour retourner à sa réalité."