Initialement publiée en deux parties dans la revue La vie wallonne (tome XXX, 1956, pp. 5-47 et pp. 126-167), cette monographie de Francis Dumont (1904-1975) a été éditée ensuite sous la forme d'une brochure, imprimée aux éditions Desoer à Liège à seulement 225 exemplaires. Devenu introuvable, le tiré-à-part a été réédité à l'identitique en 2007 par l'association Pierres et Marbres de Wallonie, qui réunit une quarantaine de carrières de roches ornementales. Particulièrement riche en variétés de marbres, la région de l'Entre-Sambre-et-Meuse à connu dès le milieu du XVIIIe siècle une "expansion considérable de l'industrie marbrière [...], mouvement intensifié encore lorsque de nouvelles sources d'énergie ont été utilisées, machines à vapeur d'abord, électricité ensuite. Jusqu'à l'entre-deux-guerres, la région à l'apogée de son développement industriel occupait une place de choix au niveau européen et international."
Ingénieur civil des mines, Francis Dumont, connu par ailleurs pour son engagement dans différents mouvements wallons, aura eu accès à "une documentation exceptionnelle, représentant tous les fonds d'archives d'une entreprise originale, menée entre la région de Beaumont et Paris à l'aube du XIXe siècle. Sous l'appelation d'Aux marbres de Flandre, cette société a commercialisé, sous l'Empire et la Restauration, toute la variété des marbres wallons sur le marché parisien."
Du grand dallage de la nef, de la croisée et du chœur du Panthéon, qui fit grand usage du "petit granit" de Ligny fourni par cette entreprise entre 1807 à 1815, jusqu'à "l'affaire de la Fontaine de l'Eléphant", monumental éléphant de bronze  qui eût émergé d'une nappe d'eau retombant dans un "bassin" circulaire de trente mètres de diamètre, l'ouvrage fait resurgir un pan méconnu des relations commerciales et artistiques entre la France et la future monarchie belge.