"Je me décidai chaque jour à écrire ce que j'appelai bientôt ma "quotidienne" : dix à vingt lignes, ou moins, sur un sujet quelconque, paysage, figure, pensée abstraite..., écrit Franz Hellens dans Documents secrets. Mon intention n'allait qu'à définir l'objet de la façon la plus courte, la plus poétique.

"[...} A la fin de l'année, mes trois cent soixante-cinq "quotidiennes" remplissaient une pile de cahiers, que je n'essayai même pas de relire et que j'entassai au fond d'une malle. Je ne les rouvris que beaucoup plus tard, et pour constater l'insuffisance de la plupart de ces exercices, dont le plus grand nombre sentait l'effort et la peine. Mais ce travail valait par la volonté, qu'on y devinait, de tendre chaque jour un peu plus à une sorte de perfection expressive ; force et dépouillement, tel avait été mon mot d'ordre. Je ne fis grâce qu'à une cinquantaine de ces devoirs. Ils ont été publiés, en 1925, sous ce titre : Notes prises d'une lucarne." (Franz Hellens, Documents secrets, Gallimard, Paris, 1958, pp. 88-89)