Beyen, Roland (dir.)
Michel de Ghelderode ou la comédie des apparences
Le rire de Michel de Ghelderode
Blancart-Cassou, Jacqueline
Editions Klincksieck, collection "Théâtre d'aujourd'hui', Paris, 1987.
In-8, broché sous couverture illustrée, 304 pp.
Couverture légèrement frottée.
Avant-propos : L'Angoisse et le Rire. Vers Ghelderode - Préliminaires : I. Une vie "édifiée sur la peur". - 1. L'origine de l'angoisse. - 2. La gravité du mal - II. "Nier le tragique" : 1. La "vie seconde". - 2. "C'est mon rire". - 3. Les deux rires du conteur - Première Partie : Le rire au théâtre. L'apprentissage et la manière moderniste - I. L'apprentissage : 1. Premiers essais dramatiques. - 2. L'animation des poupées. - 3. Le disciple de Toone - II. L'angoisse sur la scène "moderniste" : 1. La manière "moderniste". - 2. Le héros et son destin. - 3. Angoisse tragique, angoisse grotesque - III. Rire, ironie, humour : 1. Le langage du rire. - 2. Les ironistes. - 3. Les humoristes - IV. Les formes de la satire : 1. Cibles et armes. - 2. Le grotesque. - 3. Le loufoque. - 4. Le burlesque poétique - V. Vers une comédie satirique : 1. La comédie de la Société. - 2. La comédie de la Révolution. - 3. L'abandon de la veine satirique - Seconde Partie : Le grand rire ghelderodien. La manière flamande - I. Se moquer des menaces terrestres : 1. La femme. - 2. Le prêtre - II. Se rire des menaces surnaturelles : 1. Le Diable. - 2. La Mort - III. Ceux qui rient : 1. Figures joviales. - 2. Figures grimaçantes - IV. Le jeu : 1. Le conflit et les pièges. - 2. Du tragique au ludique. - 3. Les jeux du verbe - V. La Fantaisie débridée. Le Siège d'Ostende : 1. Sir Jaime l'Ostendois. - 2. La conduite de l'action. - 3. Les attaques satiriques. - 4. Joyeux vertiges - VI. Le bonheur retrouvé. La Balade du grand Macabre : 1. Une œuvre bruegelienne. - 2. La défaite de Carême. - 3. Le triomphe de Carnaval - Conclusion - Bibliographie - Quelques dates.
"Jarry m'a rappelé qu'il existait un rire, un grand rire sans charité dont il fallait garder le timbre et l'habitude, mais que je n'entends pas fréquemment éclater dans ce siècle qu'encombre pourtant la charogne du Père Ubu, déclarait Michel de Ghelderode dans Les Entretiens d'Ostende. Ce rire, j'en ai recueilli et conservé la recette et très souvent je l'ai exploité, je l'ai grandi au théâtre. C'est ce rire, et ce rire seul, qu'on ne me pardonne pas!"
Le rire occupe une place immense dans le théâtre de Michel de Ghelderode, soit qu'il résonne sur la scène, lancé par les personnages, soit que l'auteur emprunte les détours variés de l'ironie, de l'humour, du comique surtout, pour appeler en écho au sien le rire du public. Et la fonction de ce comique, de ce rire, est essentielle : il s'agit pour le dramaturge d'exerciser une angoisse profonde : ce qu'il raille courageusement, voire désespérément, c'est le tragique même de l'existence : d'où les étranges dissonances de ce rire, les grincements de ce comique, et parfois la violence de cette gaieté.
Le Rire de Ghelderode envisage la création du dramaturge dans ses manières successives, dans ses relations avec l'art ou le folklore de la Flandre, dans toute sa diversité et son originalité.