Leroy, Alfred
Quentin De La Tour et la société française du XVIIIe siècle
Liste des ouvrages
La Tour
Champfleury
Librairie de l'art, collection "les artistes célèbres", Paris, 1886.
Petit in-4, broché, sous couverture illustrée en noir et blanc, 100 pp.
Avec 15 illustrations en noir et blanc en hors-texte.
Bon état. Deux morceaux de ruban adhésif au niveau des coiffes. Quatrième de couverture légèrement salie, des rouseurs éparses.
afficher le sommaire
Chap. I. Introduction - Chap. II. Le jeunesse de La Tour - Chap. III. L'art des crayons de couleur avant La Tour - Chap. IV. La Tour peint par Diderot - Chap. V. Rapports de La Tour avec J.J. Rousseau - Chap. VI. Témoignage de Mariette dans l'enquête sur La Tour - Chap. VII. L'humeur de La Tour - Chap. VIII. La Tour et quelques femmes de son temps - Chap. IX. La marquise de Pompadour - Chap. X. La demoiselle Camargo - Chap. XI. Autres portraits de femmes - Chap. XII. Mademoiselle Fell - Chap. XIII. La Tour philosophe - Chap. XIV. Vieillesse de La Tour - Appendices. Envois de La Tour aux expositions de 1737 à 1773 - Catalogue - Bibliographie - Table des gravures.
Quand paraît cette monographie, Champfleury (1821-1889) est en charge du musée des collections de la manufacture de Sèvres. Cette fonction accaparante de conservateur et l'âge l'avaient de plus en plus éloigné de la vie artistique et littéraire parisienne. Depuis la fin des années soixante, Champfleury, né à Laon, privilégiait de plus en plus les travaux d'érudition qu'il avait délaissés la décennie précédente pour se consacrer au roman et à la défense du réalisme. Le chantre du réalisme revenait ainsi à ses préoccupations antérieures d'érudition régionale, incarnées par son ouvrage emblématique : Essai sur la vie et l''oeuvre des Lenain, peintres laonnois, qui manifestait dans le titre même une forte affirmation de ses racines laonnoises. Cet intérêt pour l'étude des peintres provinciaux, dont Ph. de Chennevières fut un autre protagoniste zélé, joint à l'attrait pour les manifestations artistiques populaires poussèrent Champfleury à orienter ses recherches vers les faïences révolutionnaires, l'imagerie populaire et la caricature. Le choix de Quentin de La Tour (1704-1788), portraitiste enjoué de la joie de vivre aristocratique, peut alors surprendre, tant il semble aux antipodes de la modestie, de la simplicité de l'exécution, de l'humilité des sujets représentés, autant de critères esthétiques et éthiques prônés par l'auteur dans son étude sur les Le Nain. Si la naisance de La Tour à Saint-Quentin permet d'envisager une certaine connivence provinciale de la part de Champfleury, l'auteur a tenu par ailleurs à justifier son choix dès son avant-propos : "[...] Ses crayons sont restés infiniment précieux [...]. J'avouerai pourtant que La Tour n'est rentré qu'incidemment dans mes études. Ma nature me poussait vers des classes plus humbles, moins en lumière ; mais un regard d'adieu vers ma province me fit recueillir des documents sur La Tour, faisant pendant en quelque sorte à ceux que patiemment j'avais amassés sur des maîtres moins mondains, les frères Le Nain. En étudiant le sol mi-picard, mi-champenois de cette Ile-de-France qui leur donna naissance, il eût été aussi difficile de dire comment les Le Nain nés à Laon, un siècle avant La Tour né à Saint-Quentin, à dix lieues du chef-lieu, avaient pu subir la même influence de terroir, que de chercher comment La Fontaine pouvait être compatriote de Saint-Just ; je laisse aux théoriciens qui bâtissent des systèmes sur l'influence des milieux le soin d'expliquer ces dissemblances de nature et, sans m'attarder, j'entre dans la biographie de La Tour, facilitée aujourd'hui par de nombreuses recherches et de nouveaux documents."